C’est seulement à 27 ans que j’ai commencé à décrypter les rouages de ma véritable identité. Tout a commencé à mes 25 ans et demi : j’ai fait une découverte majeure qui a secoué la trajectoire jusque-là chaotique de ma vie. 

Depuis aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie étrange par rapport à mes pairs. Bon évidemment, on est tous différents, là n’est pas la question. Je savais sans vraiment le savoir que je fonctionnais très différemment des autres. Les étiquettes de « l’étudiante distraite » ont jalonné mon parcours éducatif, créant une ribambelle de commentaires tels que « elle pourrait faire mieux si elle s’appliquait davantage » ou « son esprit vagabonde au beau milieu de raisonnements ardus ». Ces mots, souvent entendus, ont rythmé ma vie académique, bien que je n’ai rencontré aucune difficulté particulière, excepté en mathématiques. J’ai toujours été nulle en maths, mais là encore, je n’ai compris les raisons que bien plus tard.

L’université à été un tournant décisif : je devenais adulte et devais gérer un appartement, les papiers administratifs, et les études en même temps. L’horreur. J’avais l’impression de me noyer, je ne comprenais pas pourquoi j’avais plus de mal que mes amis qui semblaient ne pas rencontrer les mêmes difficultés que moi. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à chercher de l’aide, je me disais que ce n’était pas normal de galérer autant juste pour faire une lessive, où de faire la vaisselle. Ce n’était pas normal de procrastiner autant en mettant en danger ma scolarité alors que j’adorais ce que j’apprenais. Bref, la paresse ne pouvait pas être la seule raison. Je me suis rapprochée d’un coach de vie et d’une psychologue… Les réponses que j’ai obtenues des deux n’étaient en rien satisfaisantes. Ils ne parvenaient pas à comprendre pourquoi les techniques qu’ils me montraient ne fonctionnaient pas pour moi. Finalement, c’était un “ désolé, on ne peut rien faire pour vous” que j’ai entendu de leur part. 

Chemin de soi TDAH

Entrer dans le monde du travail a amplifié mes difficultés. J’étais incapable de respecter les échéances, j’avais perpetuellement l’impression de courir après le temps. Je me retrouvais à travailler à la maison pour pallier mon manque de motivation de la journée, frôlant un burn-out que j’alimentais en permanence ! Je ne comprenais pas pourquoi j’avais autant de mal à gérer ma vie professionnelle sachant que j’adore mon travail. Pourquoi je n’y arrivais pas comme mes collègues ? J’étais tellement frustrée. 

La révélation est survenue lors d’une formation sur le handicap au travail. Un participant décrivait sa vie, dévoilant des similitudes frappantes avec la mienne : trouble de la concentration, procrastination pathologique, hyperactivité. C’est là que j’ai commencé à me questionner : serais-je touchée par le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), une réalité méconnue pour moi jusqu’alors ?